Road trip aux Keys

L’été dernier, alors que nous étions avec les copains en Gaspésie…nous avions déjà hâte de nous retrouver pour un petit meetup . Évidemment, de planifier une période de vacances pour 6 agendas, de surcroît l’été…avec 3 gars sur scédules, ça relève de l’exploit et ça n’aura pas été possible pour 2024. Au fil d’une année, les projets se transforment pour chacun…c’est la vie.

Pour mon amoureux et moi, cette période de l’année marque deux évènements importants. Ce mois d’août, nous soulignons nos 36 ans de complicité amoureuse (15) et 24 ans de mariage (5). Ces vacances, nous les passerons dans ce petit loft à notre image…à l’allure vintage, mais tout à fait contemporain.

Mon attachement aux États-Unis est déjà expliqué à quelque part ici, du fait que j’y ai fait mes études secondaires dans un collège privé, avec un pied au Canada et un au Vermont…au sens propre. Puis, au fil des années, chéri a développé ce même sentiment. Ce feeling là, il se vit…il ne se décrit pas avec des mots! Depuis, en bons baroudeurs, nous l’explorons à notre façon! D’ici 5 ans, nous aurons faits tous les États! On se réserve ceux qui restent pour ce road trip dans l’ouest canadien/américain que nous planifions…pour la retraite de monsieur!

Alors que la Floride attire depuis toujours une masse de québécois, nous la repoussions, jusqu’à présent. Il y a quelques années devant la série « Bloodline »tournée dans les Keys…avec mon amoureux, on s’est dit: « faut aller voir ça! »

Le voyage est plus important que la destination-Robert Louis Stevenson

Avec plus de 7 000 kilomètres à parcourir, le plan est de rouler les premiers jours afin de rejoindre la Géorgie. C’est en période de canicule que nous débutons l’aventure avec 31 degrés au thermomètre.

Pour ce road trip, la petite moto est de l’aventure. L’exploration sera plus simple et plus sympathique. Le board de surf (as usual), les paddle board et les lignes à pêche. On a de quoi être heureux!

L’été 2024 souligne également le quarantième anniversaire de notre van qui a tout…sauf la petite option qui sert à refroidir 😉 Le thermomètre n’est jamais descendu sous le 31 de tout le trajet, il a plutôt gagné en degré! Le mieux, c’est qu’on s’est certainement libéré de toutes toxines. Et de l’eau…en quantité! On n’en avait jamais assez! Une petite cure qui fait du bien à la santé!

La Géorgie….

J’ai longtemps rêvé de m’y retrouver et de m’y recueillir…son histoire me touche.

Ces arbres garnis de mousse espagnole invitent au slow life. C’est magnifique…

Occupée par les Amérindiens jusqu’à la Guerre des Yamasse de 1716, la Géorgie, le plus grand État du Sud, fut très convoitée, notamment par les Anglais souhaitant combattre l’expansionnisme espagnol. Elle devint le 4ème État de l’Union en 1788, période à laquelle l’esclavage commença à y être développé. Venus d’Afrique pour travailler dans les plantations de riz et de coton, les esclaves furent de plus en plus nombreux dans l’État, passant de 29 000 en 1790 (esclavage alors interdit) à près de 60 000 en 1800, et plus de 462 000 en 1860. Cette main d’œuvre grandissante permit à l’État de fortement développer sa production de coton…

Ainsi, dans les années 1800, la population du centre de l’Etat était majoritairement noire. Si la Géorgie rejoignit la Confédération sudiste en 1861, jouant un rôle majeur dans la Guerre de Sécession, elle fut en partie détruite en 1864 par l’armée du Général William Tecumseh Sherman. Elle fut le dernier état de la Confédération sudiste à entrer à nouveau dans l’Union le 15 juillet 1870.

Et Atlanta (capitale) créa Coca Cola. Par réaction et pour mieux transcender son passé de ville martyre de la Sécession, elle s’inscrit toujours plus vite dans le monde contemporain. Pourtant, à l’ombre de ses gratte-ciel, la modeste demeure de Martin Luther King voisine toujours avec celle de Margaret Mitchell, auteur d’« Autant en Emporte le Vent ».

Mais en dehors d’Atlanta, il y a Savannah…la mystérieuse créole, et son cortège d’îles aux plages blanches des Basses Terres s’étirant de la Caroline à la Floride.

Savannah, la plus vieille ville de l’État de Géorgie, raconte son histoire au travers de ses 22 squares pleins de charme et de ses monuments et bâtiments historiques.

Le Franklin Square et la First African Baptist Church

Nous avons d’abord fait un tour au Franklin Square, qui tire son nom de Benjamin Franklin et qui doit son surnom de « Square du château d’eau » à son passé de fournisseur d’eau de la ville. Bâti en 1790, il s’agit du square le plus à l’ouest de la ville. En son milieu, un monument rend hommage aux soldats haïtiens qui ont combattu lors du siège de Savannah, en 1779.

Juste à côté se trouve la First African Baptist Church (première église baptiste africaine), fondée en 1777. On trouve encore dans cette église des lustres et des bancs d’époque, ainsi que le premier orgue de Géorgie et d’autres objets datant du début des années 1800. Pourtant, ce qui attire le plus l’attention, ce sont les trous dans le sol qui permettaient aux esclaves en fuite de respirer dans l’Underground Railroad, le chemin de fer clandestin. Les esclaves en quête de liberté s’échappaient en direction du nord du pays. Ils se reposaient à l’abri sous les planchers de lieux sûrs, comme cette église, avant de poursuivre leur périple.

Si vous avez vu le film « Forrest Gump », le banc était originellement situé au Chippewa Square, les scènes y ont été tournées. Le banc n’y est plus! On l’a trouvé plus tard…à Daytona!

Des pirates, des fantômes et River Street

La River Street! S’il s’agit aujourd’hui d’un quartier de front de mer très animé, c’était autrefois un port où les navires anglais accostaient pour s’approvisionner en coton, tandis qu’ils se débarrassaient des pavés ronds qui lestaient le navire à l’aller et qu’ils déchargeaient dans les rues du port. Aujourd’hui, River Street est l’endroit idéal pour terminer la soirée, il s’y passe toujours quelque chose. Juste derrière, la rue Factors Walk faisait autrefois office de centre pour les marchands de coton, appelés « factors ». Les anciens bâtiments en briques rappellent l’histoire intéressante de Savannah avec le commerce du coton. Un secteur fabuleux.

Notre premier vrai spot en mode « boondockers »

Notre petit marché…authentique et si cute.

Pour la gastronomie….

Les noix de pécan sont produites en nombre en Géorgie. La récolte moyenne de ces noix est proche des 40 000 tonnes. Assez pour faire 176 millions de tartes aux pacanes !

Et……c’est ici que Debby s’est invitée.

Dès notre arrivée sur la Georgie, nos portables ont sonné l’alerte. La pluie est une grâce à 40 degrés…elle fait du bien! On est trempe anyway!

Dans le stationnement du Wal Mart de Savannah, on observait les gens aller et venir « ben, ben relax » comme si tout était normal. Ça nous a permis de relativiser. Mais…on s’est dit qu’on levait le camp pareil, juste au cas! L’envie de se faire ramasser par un ouragan dans le van pendant la nuit n’y était pas. On a réajusté le trajet afin d’éviter un maximum sa trajectoire. Cette nuit là, on a roulé jusqu’au matin avec le vent et les averses…puis on a rejoint la Floride. Seules la pluie et la chaleur nous ont suivi jusqu’à St-Augustine… et le thermomètre affichait toujours 40 degrés!

Après une nuit blanche à rouler, malgré la pluie et le vent…c’est la chaleur et l’humidité qui nous a fait la vie dure. De tous les voyages que nous avons fait sur le globe…jamais, on a eu aussi chaud! Seigneur! On rêvait d’eau, juste d’eau…

L’application « Ioverlander » nous a conduit droit sur un spot de rêve! Une magnifique plage, des arbres, une douche, une table de pique nique, une trail de motocross dans les mangroves, des iguanes de toutes les couleurs et…Debby derrière nous! Ici, nous avons profité et apprécié les averses intermittentes. Entre l’océan et la pluie…on se régalait de la fraîcheur de l’eau!

Nous avons 36 ans

Avec une superficie de plus de 170 000 km², il n’est pas simple de choisir ce que l’on veut faire et voir en Floride, mais entre ses parcs d’attraction, ses plages de sable blanc, sa culture riche et diversifiée… la Floride a de quoi plaire assurément!

Après deux journées à profiter…c’est Miami qui nous attendait! Iconique, c’est la troisième ville la plus visitée des États-Unis. Portant fièrement son surnom de Sunshine State. Elle est appréciée pour les plages de South Beach, Ocean Drive, ses immeubles art déco, Winwood et ses graffs et Little Havana…entre autres.

C’est direct aux abords de la plage de Miami beach que nous nous sommes installés. Tout était parfait! Avec son fabuleux boardwalk et les petites cabanes de sauveteurs de toutes les couleurs sur plus de 10 kilomètres, il est facile de s’imaginer dans un film. Ocean drive est au bord de la plage et le centre-ville de Miami est à une quinzaine de kilomètres à l’ouest.

De Miami, nous sommes à quelques heures de la destination la plus attendue de ce roadtrip…les Keys!

Cet archipel qui s’étend sur environ 190km entre l’océan atlantique et le golfe du Mexique compte un millier d’îles et d’îlots ! Pour la petite histoire, au début du 20ieme siècle, l’archipel était accessible uniquement en bateau. Puis en 1912, une voie de chemin de fer est construite, mais celle-ci ne résistera pas à l’un des cyclones les plus violents. En 1938, le gouvernement décide donc de créer sur l’ancien chemin de fer, une route reliant l’ensemble des iles, l’overseas Highway ! Il est encore possible de voir les vestiges du chemin de fer le long de la route. 

Dès le premier kilomètre…nous sommes charmés par Key Largo. Islamorada un des points d’intérêt sur mon itinéraire. J’avais dans la tête de voir « The Moorings Village Spa » dans la vraie vie! The Rayburn House dans la série « Bloodline ». Un site de villégiature très sécurisé. J’ai fait une petite ballade avec le chef de la sécurité…pas pour visiter le site, mais pour revenir à mon véhicule. 😉

Un camping était la meilleure option pour cette portion du voyage. À moto, on s’en est mis plein les sens depuis Marathon. En plein coeur des Keys!

Coup de coeur pour le « Porky’s »

De prime abord, il peut sembler comme un vague resto de bord de route, mais l’arrière cour est en fait… une marina. Hyper populaire, la carte du resto varie entre BBQ et poisson frais. Ce qui m’a le plus marqué…la deep fried key lime pie. La folie!? Je vous jure….j’en rêve encore!

Évidemment, quand on est aux Keys…plus près des caraïbes, des îles et de leur rhum que du reste des Etats-Unis, les cocktails y ont la côte! Coconut Mojito, please…les pieds dans le sable.

À moins de 150 kilomètres (90 miles) de Cuba dans les eaux turquoise du golfe du Mexique, se trouve Key West, la ville la plus au sud des États-Unis. 

Les Keys et en particulier Key West pour Duval St, Sunset Celebration, Southernmost Point, la maison d’Ernest Hemingway…

Applaudir le coucher de soleil à la Place Mallory. La « Sunset Celebration » rassemble, deux heures avant le coucher du soleil locaux et touristes. Artistes de rue, musiciens et vendeurs y convergent pour créer une atmosphère animée. Les spectateurs se rassemblent le long du front de mer, pour célébrer ce spectacle gratuit.

La rue Duval m’a rappelé la Bourbon St. en Nouvelle-Orléans. Entre odeurs de sortie de bars, boutiques de souvenirs et touristes éméchés, c’est une expérience, certes, mais d’où il fait bon de pouvoir s’éloigner après quelques heures.  

Les Everglades

On pourra dire qu’on l’a roulé…sans plus. L’objectif de s’y déposer est vite passé. Les moustiques sont en nombre, le pire est qu’on ne les voit pas à l’oeil nu…on fait juste ressentir qu’ils nous dévorent! On met ça sur le climat à cette période de l’année! Mon amoureux a aperçu un alligator, moi…je n’ai vu que des marécages à perte de vue. C’est magnifique, bien à l’abri.

Sanibel Island

Le passage de l’ouragan Ian (septembre 2022) a laissé ses marques. Plusieurs commerces ont du fermer leurs portes. Certain d’entre eux sont en reconstruction tandis que d’autres sont laissés à l’abandon.

Sanibel Island est sans contredit le paradis des collectionneurs de coquillages. L’orientation est-ouest de l’île explique le fait qu’on y trouve plus de 200 espèces de mollusques ramenés par les courants marins. Les plages en sont presque entièrement tapissées. Petite anecdote: Ici, tant de gens se penchent pour en amasser que la posture a même un nom, la « Sanibel Stoop ». Ce n’est que depuis 1963 qu’une route relie l’île au continent.

En mode nomade sur presque la totalité de ce roadtrip…à l’exception de 2 jours en camping (Marathon). Pas très « fancy » pour certains, mais le summum de la liberté pour nous.

Daytona Beach

Sur Daytona, nous avons fait la rencontre d’une personne d’exception. Le soir de notre rencontre, elle attendait l’arrivée de son grand ami…Slash de « Guns n Roses ». Le lendemain, elle est revenue passer un petit temps avec nous pour partager le levé du soleil et…elle m’a offert ce petit souvenir qui lui faisait penser à nous.

Floride, nous reviendrons!!!

On est heureux…on l’a déjà dit!?


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